POUR UN PLAN PARKINSON NATIONAL

"La recherche bénéficiera de 8 milliards, dont 2,5 milliards aux biotechnologies ainsi qu'à la santé. Et notamment à la recherche sur le cancer, les maladies génétiques, Alzheimer et le sida." (Président Sarkosi le 14/12/09)

Il est vraiment nécessaire d'interpeller les pouvoirs publics tant au plan national que régional en soulignant les spécificités de la maladie dite de Parkinson et de la distinguer de la maladie de Alzheimer;

Pour cela il faut avoir un cadre bien défini pour favoriser la recherche spécifique sur l'origine de la maladie : conditions environnementales (pollutions) et infections virales (dont le VIH) qui semblent de plus en plus orienter les chercheurs. Il faut aussi soutenir la recherche sur les cellules souches qui apparaissent comme une solution pour l'outillage nécessaire à la réparations des cellules détruites dans le cerveau.

Par ailleurs dans le volet "Formation", il faut faire un gros efforts pour développer la connaissance de la maladie auprès des cadres de la santé, des personnels auxiliaires de santé. De même il est important de doter les travailleurs sociaux d'éléments d'informations spécifiques (brochures, sites Web, radios, etc...) sur la maladie de Parkinson (assistante sociale, employé(s)s de sécurité sociale et de mutuelle, HLM, etc...)

PARKINSON ET ALZHEIMER : DES MALADIES NEURO-DEGENERATIVES
Avec l'âge, les exercices physiques et intellectuels diminuent, privant du même coup le cerveau d'une activité d'éveil et d'oxygénation, vitale à son fonctionnement.
Les neurones, ces milliards de cellules nerveuses du cerveau, ont alors de plus en plus de difficultés à répondre favorablement et efficacement aux demandes de l'organisme.
Dans le cas des maladies neuro-dégénératives comme les maladies d'Alzheimer ou de Parkinson, les neurones sont détruits lentement, sans pouvoir être remplacés. Ces deux pathologies affectent le cerveau et donc le fonctionnement général du corps, qui glisse doucement vers des états de dépendance et de non-contrôle.

Dans le cas de la maladie d'Alzheimer, on parle de « démence » à cause des troubles cognitifs engendrés (troubles de la mémoire, du langage et du jugement, hésitations, perte des notions spatio-temporelles...).

Concernant le Parkinson, les troubles fonctionnels peuvent apparaître très tôt (20 ans) : les troubles d'élocution, les tremblements des membres au repos, la lenteur et la raideur des mouvements sont caractéristiques car la maladie n'atteint qu'une région particulière du cerveau. Les cellules endommagées le sont, non pas par le vieillissement, mais par des atteintes chimiques extérieures.

LE DIAGNOSTIC ET LA PREVENTION
Les avancées scientifiques et l'objectif fondamental concernant les maladies de Parkinson et d'Alzheimer touchent essentiellement à l'élaboration d'un diagnostic sûr, et aux méthodes possibles de prévention.
En ce qui concerne Parkinson, des examens cliniques permettent aujourd'hui de déceler la présence d'au moins deux des trois symptômes de la maladie (tremblements, lenteur, raideur musculaire) pour la déclarer, l'imagerie du cerveau (scanner, IRM) confirme l'examen clinique, ainsi que la sensibilité à la L-Dopa
L'origine étant encore très mal connue (hormis l'hypothèse d'une exposition prolongée aux nitrates), il n'existe pas de prévention particulière.

En revanche, d'importants moyens ont été débloqués ces dernières années pour encourager la recherche contre Alzheimer (cf. Plan Alzheimer). Aujourd'hui, les tests de dépistage de la maladie d'Alzheimer sont orientés vers l'imagerie du cerveau (scanner, IRM), méthode qui permet d'évaluer l'épaisseur du cortex et le volume de l'hippocampe. Quant à la prévention de la maladie d'Alzheimer, les recherches s'orientent vers l'hygiène de vie : une alimentation équilibrée, des omégas 3 et un exercice physique régulier permettraient de ralentir, voire d'éviter, la maladie.

LE TRAITEMENT DE CES MALADIES
Dans le cas de la maladie d'Alzheimer, plusieurs médicaments actuellement sur le marché permettent de stabiliser les symptômes et de ralentir la perte d'autonomie sans pour autant pouvoir stopper la progression de la dégénérescence. A défaut de pouvoir l'éradiquer, le ralentissement de la maladie est un enjeu de taille : si la maladie est reculée de 5 ans, le nombre de malades âgés peut être divisé par deux !
La prise en charge de la maladie d'Alzheimer ne s'arrête pas à un traitement médicamenteux. Il s'agit d'une prise en charge globale du malade et de ses proches: formation des soignants et des familles; stimulation cognitive (ateliers mémoire, art-thérapie, orthophonie...) à pratiquer dans les accueils de jour...

Pour ce qui concerne la maladie de Parkinson, la prise de L-Dopa est le principal traitement pour améliorer les symptômes des patients. Il existe aussi des interventions chirurgicales spécifiques ainsi que l'électro-stimulation profonde. Mais actuellement ces traitements ont une durée d'action assez courte et ne peuvent être considérés comme des "réparateurs" des causes de la maladie.

La prise en charge est là aussi « globale », puisque les malades sont encouragés à pratiquer une activité physique voire professionnelles (dans le meilleur des cas), la kinésithérapie et l'orthophonie. Les proches sont invités à intégrer leur malade dans le monde actif au quotidien tout en assurant leur sécurité physique (chutes suite perte d'équilibre, la toilette et l'habillement).
Un équilibre alimentaire est recommandé en veillant à ne pas ingérer trop de "fer" (éléments destructeur des cellules noires), et de prendre les doses de L-Dopa en dehors des repas comportant des protéines (les protéines alimentaires peuvent troubler la biodisponibilité de la L-dopa, mais pas celle des agonistes dopaminergiques).

Il est donc nécessaire de dissocier les deux maladies dans leur présentation et de considérer la maladie de Parkinson comme une maladie à part entière pour laquelle il faut encourager la Recherche spécifique : un "Plan Parkinson" national est nécessaire !

Daniel JG Gauthier
19/12/2009